L'Enlisement de la guerre.

 

 

Doc. 1

 

 

Doc. 2

 

 

Soldats français arrêtant un maquisard, 1957
Soldats français arrêtant un maquisard, 1957

 

Doc. 3

 

En 1957 se déroule ce que l'on appelle la "bataille d'Alger". Les membres des FLN commettent alors de nombreux attentats touchants des civils à Alger. En réponse, le Général Massu, qui commande le 10e régiment de parachutistes, se voit confier la totalité des pouvoirs de police pour démanteler le FLN. Ses hommes sont très vite accusés d'utiliser arrestations et perquisitions excessives, interrogatoires et torture, voire executions sommaires. 

 

Doc. 4

 

 

Doc. 5

 

L'attentat du Milk Bar, 1956.

 

Alger, dimanche 30 mars 1956. Il est 18h35. Une forte explosion secoue le Milk Bar, une brasserie très fréquentée de la capitale. Bilan : trois morts, des femmes, et une douzaine de blessés. La bombe est déposée quelques minutes plutôt par une jeune militante du FLN (Front de libération nationale), Zohra Drif, étudiante en droit à la faculté d’Alger, 22 ans.

 

Dans un livre paru récemment en France, « Lettre ouverte à Zohra D. », la journaliste et écrivaine Danielle Michel-Chich interpelle Zohra Drif sur cet attentat dont elle est une de victimes. Ce dimanche 30 mars 1956, Danielle, âgée de 5 ans, avait perdu sa grand-mère alors qu’elle même fut amputée suite à l'explosion.


Aujourd'hui, Danielle Michel-Chich s'adresse à Zohra Drif : « Vous avez posé la bombe sous notre table au Milk Bar, des témoins l’ont raconté. Mais vous nous avez vues, ma grand-mère et moi. Vous saviez que nous étions innocentes. Comment, lorsque l’on croise le regard de ses victimes, peut-on encore réagir ? […] Vous n’avez pas jeté une bombe sur Jacques Soustelle (Gouverneur général de l’Algérie, NDLR) ou sur le général Massu. Vous vous en êtes prise à des innocents. Finalement, vous avez été très en avance sur votre temps : vous avez inauguré le terrorisme aveugle ».


Aujourd’hui sénatrice algérienne, Zohra Drif, 78 ans, revient sur cet événement dans un entretien accordé au journaliste Malik Ait Aoudia, de l’hebdomadaire français Marianne (24 au 30 mars 2012

 

« Cela faisait des mois que des ultras de l’Algérie française posaient des bombes dans les quartiers algériens. Ces bombes, qui ont fait des centaines de morts, étaient posées avec la complicité de la police pour terroriser le peuple algérien qui soutenait le FLN. Cette campagne de bombes a culminé le 10 août 1956 avec l’attentat de la rue de Thèbes, au centre de la Casbah. Une bombe déposée à 1 heure du matin, pendant le couvre-feu, a fait un carnage, plusieurs maisons se sont effondrées sur leurs habitants, on a compté plusieurs dizaines de cadavres et des centaines de blessés. Bien évidement, la police coloniale n’a rien fait. En dehors d’Alger, l’armée française détruisait des villages, s’en prenait aux populations civiles sur lesquelles elle a lâché des tapis de bombes, elle déportait des centaines de milliers de personnes qui étaient parquées dans ces camps. L’armée française menait une guerre totale contre le peuple algérien. L’objectif clair était de terroriser le peuple algérien pour lui faire perdre confiance dans la capacité du FLN à se battre et à le protéger. Ce n’est pas à moi qu’il faut demander des comptes pour cette bombe, c’est aux pouvoirs français qui ont asservi le peuple algérien depuis 1830 en utilisant les méthodes les plus barbares.

 

Tayeb Belmadi, DNA - Dernières nouvelles d'Algérie, 24 mars 2012.