En 1934, un certain nombre d'affaires et de scandales entachent la confiance accordée aux gouvernements. Dans ce contexte, des groupes que l'on appelle des ligues, des organisations d'extrême droite, organisent des manifestations pour montrer leur opposition à la démocratie, aux partis politiques traditionnels... On compte parmis elles les Croix de Feu, la Cagoule, les Jeunesses Patriotes... Certains de leurs membres aimeraient que s'installent en France un régime autoritaire, ressemblant à l'Italie fasciste ou l'Allemagne Nazie.

En février 1934, plusieurs jours de suite, ces manifestations dégénèrent en émeutes et en affrontements violents avec les forces de l'ordre.

En réaction face à ce qu'ils croient être une tentative de coup d'état fasciste, les partis politiques de gauches mettent leurs désaccord de côté pour former une alliance, le Front Populaire, avec l'espoir de remporter les éléctions législatives prévues en 1936.

Sur cette photographie prise le 14 juillet 1936, on voit les principaux leaders du front populaire: Léon Blum(avec des lunettes, à gauche), chef de la SFIO (ancien nom du parti socialiste), Edouard Daladier (au centre, avec une cigarette), chef du Parti Radical, et Maurice Thorez (à droite, avec une médaille au revers de la veste), à la tête du Parti Communiste.

Discours prononcé par Léon Blum, chef du gouvernement (Président du Conseil, ce qu'on appellerait aujourd'hui le premier ministre), prononcé le 6 juin 1936.

Témoignage d'une employée d'usine en 1936.

Cette grève est en elle même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. Oui, une joie. J'ai été voir les copains dans une usine où j'ai travaillé il y a quelques mois. Joie de pénétrer dans l'usine avec l'autorisation souriante d'un ouvrier qui garde la porte. Joie de trouver tant de sourires, tant de paroles d'accueil fraternel... Joie de parcourir librement ces ateliers où l'on était rivé sur sa machines... Joie d'entendre, au lieu des fracas impitoyables des machines, de la musique, des chants, des rires... Joie de passer devant les chefs la tête haute... (...) Bien sûr, cette vie si dure recommencera dans quelques jours. Mais on n'y pense pas. Enfin, pour la première fois, et pour toujours, il flottera autour de ces machines d'autres souvenirs que le silence, la contrainte et la soumission. (...)

On se détend complètement. On n'a pas cette énergie farouchement tendue, cette résolution mêlée d'angoisse si souvent observée dans les grèves. On est résolu, bien sûr, mais sans angoisse. On est heureux.

Simone Weil, extrait d'un article de La Révolution Prolétarienne, 10 juin 1936.

(Simone Weil est une philosophe qui a choisi de devenir ouvrière dans les années 30 pour comprendre le quotidien des plus déshérités. Elle est morte en 1943, à 34 ans. A ne pas confondre avec Simone Veil, autre personnage important dont vous avez peut être entendu parler)

Affiche publiée en 1936 par le parti de droite Les Républicains Nationaux, proche de la ligue des Croix de Feu. (voir 1.)

(eh oui, il fallait bien que ça arrive...)

1. Quels sont les partis qui composent le Front Populaire? Pourquoi ces partis se sont ils rapprochés?

2. Qui est nommé chef du gouvernement après la victoire du Front Populaire?

3. Que promet le Front Populaire à la population? (la réponse est dans le fichier audio, tendez l'oreille...)

4. Pour soutenir le gouvernement, les travailleurs et les syndicats organisent des grèves et des occupations d'usines. Montrez que ces manifestations sont différentes de celles que l'on connait habituellement à l'époque.

5. Quels changement sont apportés par le Front Populaire suite à ces manifestations?

6. Décrivez cette affriche de propagande. Quel critique du Front Populaire illustre-t-elle?